randonnée au cap-vert
COVA-TREKKING

Musique du Cap-Vert

La musique c’est incontestablement la plus grande richesse du Cap-Vert. Peuplé par des européens et par des esclaves africains, le Cap-Vert est le pays du métissage. Dernière étape avant la grande traversée de l'Atlantique, l'archipel a attiré une multitude de bateaux venant d'autant de pays, contribuant un peu plus à chaque passage au grand brassage des techniques, des mélodies, des thèmes et des rythmes.

Qu'elle soit venue d'Europe (fado, polka, mazurka, contredanse), d'Afrique puis du Brésil (samba, bossa) et plus récemment des Caraïbes (merengue, zouk), la musique a voyagé jusqu'au Cap-Vert où les habitants étaient demandeurs. Au carrefour de quatre continents, les musiciens n'ont eu de cesser d'absorber, d'intégrer les découvertes qu'ils faisaient au gré des rencontres

La musique capverdienne remporte des succès qui ne se limitent pas à ceux de CESARIA EVORA: les tournées qui s'organisent ici et là, la variété et la richesse de la production prouvent l'intérêt du public international pour un son jusque-là peu ou pas du tout connu.. 

Morna

Originaire de l’île de Boavista, elle est née au milieu du XIXe siècle. Musique mélancollique, elle évoque l’amour, mais aussi et sourtout la nostalgie et l’histoire de tout un peuple meutri par l’esclavage, la sécheresse, la faim et l’émigration contrainte.  Elle rappelle d’ailleurs le fado portugais ou le tango argentin. La chanteuse de morna la plus connue à l’étranger est Cesária Évora, rendue mondialement célèbre par la chanson Sodade (nostalgie).

La Coladeira

Est un genre de musique originaire du Cap-Vert, elle apparaît dans les années 1930 à São Vicente. Version accélérée et dansante de la morna, la coladeira de São Vicente, genre très populaire de l’archipel, est jouée dans les années 1950 sous forme acoustique par des compositeurs tels que Frank Cavaquinho, Manuel Da Novas ou Gregorio Gonçalves alias « Goy ».

Funana

Il s’agit d’une musique jouée surtout avec un petit accordéon (la gaïta) et d’un morceau de fer (le ferrinho).Durant les années 60 jusqu’à l’indépendance du Cap-Vert, cette musique et cette danse ont été interdites publiquement. Les paroles étaient considérées comme dérangeantes car elles prônaient des valeurs de Justice et de Liberté. L’État s’est par ailleurs servi de l’église pour maintenir le très pieux peuple cap-verdien dans le mensonge. En effet les ecclésiastiques déclamaient dans les rues et dans les lieux de cultes que cette musique était satanique et qu’elle était anti-biblique…Donc, à partir de là, des bals Funana se sont organisés de manière clandestine…

Colá-Sanjon

On pense que ses origines remontent aux premiers temps de l’esclavage car ses rythmes simples et répétitifs rappellent  à juste titre certaines danses africaines. La cola se danse par couples et principe est que les danseurs se séparent et se rejoignent en simulant l’acte sexuel. Il s’agit probablement du tout premier style chanté et dansé au Cap-Vert, bien avant le batuque dont il serait l’ancêtre. En 1946, le président du conseil de São Vicente a interdit la cola-sanjon. L’écrivain Germano Almeida rapporte dans son incontournable « Cabo Verde, viagem pela historia das ilhas » que certaines femmes dansaient nues pour la plus grande joie des marins étrangers. Dans la foulée, les autorités portugaises interdirent les tambours dans la ville et l’usage de jupes trop courtes pour couvrir le genou.

Le Batuque et le Finaçon

Sont les rythmes les plus africains de l’archipel, originaires de l’île de Santiago. Il s’agit de chœurs de femmes utilisant des pagnes enveloppés dans du plastique et serrés entre leurs cuisses comme percussions (puisque les maîtres blancs avaient interdit les tambours, et, plus généralement, tout ce qui pouvait rappeler l’Afrique). Le batuque et le finaçon ont toujours été hostilisé par l’administration portugaise et par l’Église, parce qu’ils étaient considéré « africain », mais c’est pendant la politique du Estado Novo que cette hostilisation a été plus forte. Le batuque a même été interdit dans les centres urbains, et il a été presque mourant à partir des années 50.

Tabanca

Est un genre musical, une manifestation culturelle et une association d’entraide mutuelle du Cap-Vert. À l’origine, les seigneurs mus par une ferveur chrétienne donnaient congé à leurs esclaves et toléraient ces fêtes comme un symbole de la libération de l’homme. Mais elles étaient considérées comme des fêtes de nègres.Ces festivités associées aux Saints Populaires des mois de mai et juin revêtent une importance particulière ; il s’agit principalement de Santa Cruz le 3 mai, Santo António le 13 juin, S. João Baptista le 24 juin, S. Pedro le 29 juin. Aux Fêtes religieuses, s’ajoutent des manifestations de rue où l’on retrouve toujours le même rituel, dans une explosion de couleurs voyantes, et le son des tambours et des búzios (gros coquillages que l’on utilise comme instrument de musique) qui produisent un son répétitif et envoûtant.

Ces fêtes se sont rapidement transformées en théâtre de rue où toute la société était représentée et caricaturée : les officiels, les ecclésiastiques, les gouvernants… Dès 1723, ces manifestations furent réprimées à cause des débordements, des caricatures et du désordre public et en 1895, elle fut même interdite à Praia par le gouverneur Serpa Pinto. La fête en elle-même suit un rituel précis avec la préparation de la nourriture, la messe, le vol du Saint et du drapeau… La tabanca existe toujours dans l’île de Santiago. Les gens qui font partie d’un tel groupe célèbrent les funérailles de leurs membres suivant un rituel précis et versent de l’argent mensuellement pour créer un fonds de soutien pour les dépenses funéraires.

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